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Savoir se localiser sans outils ou presque...

Les anciens navigateurs savaient tracer leur route avec un sextant, les étoiles, la position du Soleil, une corde à nœud (qui a donné le nom à la vitesse des bateaux). Cette article retrace une technique de localisation par mesure d'angles. Voir descriptif détaillé

Savoir se localiser sans outils ou presque...

Les anciens navigateurs savaient tracer leur route avec un sextant, les étoiles, la position du Soleil, une corde à nœud (qui a donné le nom à la vitesse des bateaux). Cette article retrace une technique de localisation par mesure d'angles. Voir descriptif détaillé

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Introduction

Imaginez vous sur la barrière de corail, sans GPS ni autre moyen de localisation moderne. Vous découvrez une zone riche en biodiversité et vous souhaitez localiser ce point sur une carte (carte que vous possédez au camp de base)... Comment faites-vous ? Cet article propose d’expliquer le fonctionnement d’un outil simple, le bâton de Jacob et une technique de navigation, faire le point par arcs capables. Pendant longtemps se repérer en mer fut une entreprise difficile et souvent périlleuse, mais néanmoins indispensable.

Le Projet





 1. Un outil simple de mesure d’angles, le bâton de Jacob

Attention ! ne pas regarder le Soleil comme indiqué !
source : http://ybphoto.free.fr/lexique_la_buse_yb.html

Le bâton de Jacob, dénommé aussi arbalète, a été inventé en 1342 par l’espagnol Levy ben Gerson. Cet instrument de mesure est dérivé du Kamaal arabe. Remplaçant le simple Gnomon (bâton planté dans le sol), il permit de grandes avancées dans les précisions de mesure. Il permit entre autres à Vasco de Gama de mesurer sa latitude à une trentaine de kilomètres près, en corrigeant régulièrement sa position déduite de son cap et de sa vitesse.

Cet outil, très simple à fabriquer soi-même, est constitué de 2 parties majeures. Il possède une longue tige (60cm à 1,20m) sur laquelle coulisse une équerre (morceau de bois d’environ 30cm).

Relèvement au bâton de Jacob
Issu de l’ouvrage : La cosmographie de Pierre Apian (1553)

Différentes utilisations
source : http://pagesperso-orange.fr/alain.calloch/pages/intruments_celebre3.htm

Percer l’équerre en son centre afin qu’elle coulisse sur la tige, puis étalonner cette dernière. Pour cela, il suffit d’utiliser une grande feuille blanche où on tracera des radiales correspondant au niveau de précision voulu (tous les 10°, tous les 20, ou tous les 5°). Ces radiales partent d’un point origine sur lequel vous placerez le bout du bâton de Jacob. Ensuite, on déplace l’équerre de l’extrémité vers l’origine en traçant sur le bois les différents angles (une image vaut mieux qu’un long discours !).

Etalonner son bâton de Jacob
source : http://jouer.over-blog.com/pages/Graduations_du_baton_de_Jacob-88266.html

 2. Définir sa position par la méthode des arcs capables

1re étape, le choix des amers

La technique du point par arc capables utilise les angles mesurés 2 à 2 entre 3 amers (repères visibles de loin comme un phare, une tour...) de position connue. Elle permet de faire un point très précis même avec des amers proches les uns des autres alors que la technique traditionnelle du relèvement au compas de relèvement ne donne pas de bons résultats dans ce cas. [1]

Dans un premier temps, lorsque l’on veut définir sa position par rapport à une carte (l’exemple pris depuis Prabouré n’aurait pas nécessité cette technique, il aurait juste fallut prendre un repère tel le bâtiment ou la route pour se repérer), il faut observer et trouver à l’horizon 3 points (dits « amers ») A, B et C que l’on peut facilement retrouver sur une carte.

Depuis son lieu d’observation, mesurer les angles séparant A de B (AB) et B de C (BC). Ils seront ensuite reportés sur un calque ou directement sur la carte. Cette mesure peut s’effectuer grâce au bâton de Jacob ou grâce à un stigmographe, ou avec une boussole.

Stigmographe ou rapporteur réglable !
source : http://navastro.fr/

La suite des manipulations s’effectue avec un simple rapporteur (une équerre peut aussi être utile).

En premier lieu, reporter les amers sur la carte (ou sur un calque posé sur la carte). Relier ensuite les points A, B et C. Depuis les extrémités A et C, tracer des perpendiculaires que l’on prendra soin de prolonger correctement.

2e étape, le tracé des perpendiculaires

Un peu de calcul, de tracés est ensuite nécessaire. Calculer les angles alpha et béta en effectuant les calculs suivant :
- alpha = 90°- angle AB
- béta = 90° - angle BC

Tracer ensuite les deux demi-droites issues de B ayant comme angles alpha et béta jusqu’à couper les perpendiculaires (demi droites indiquées par (2)).

Relier ensuite par une droite les points créés par les intersections des deux droites (2) avec les deux droites (1). A ce moment là, le travail est presque terminé, il suffit de tracer la perpendiculaire à cette droite indiquée (3) qui passe par B. La base de cette nouvelle droite (appelée 4) indique alors notre position réelle sur la carte.

Report des angles et detérmination de la position de l’observateur

On se rend alors compte que j’avais effectué cette expérience depuis le Centre de Séjours Scientifiques Europe de Prabouré...étonnant non ?

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